Section 1
Cette œuvre peut constituer une entrée efficace dans l’œuvre de Marisa Merz.
Celle-ci commence son activité de modelage de têtes en 1975.
Questions possibles
→ Que représente précisément cette œuvre ?
→ Quels sont les matériaux utilisés ?
→ Comment vous sentiriez-vous avec un filet métallique fixé sur le visage ?
Cet ajout extérieur ne nous aiderait pas à respirer. Il impose une distance avec la représentation pour le spectateur. La tête semble absente à elle-même sans être pour autant plongée dans un rêve. La plasticienne choisit de ne pas orienter notre interprétation par un titre.Marisa Merz affirme : « je ne devrais pas me permettre de contrôler la destination de chaque œuvre. »1
→ Cette sculpture vous évoque-t-elle d’autres œuvres de plasticien.nes ?
Elargissement possible en classe : Brancusi, La muse endormie, 1910
Piste plastique
Travail en modelage avec un petit volume d’argile. Associer cette matière à un objet extrait de la vie quotidienne pour créer un sens. Comment l’utilisation de matériaux triviaux peut renouveler l’approche de la sculpture ?
Marisa Merz écrit : « La dimension du quotidien est sauvée à travers l’art. L’art ne s’agrippe pas à l’inconnu sinon à travers le quotidien. L’inconnu est le fils de la terre, la matière. Le cuivre est le fils de la terre, la volonté de la planète. »2
2Id, p.95
Marisa Merz, Sans titre, 1982, argile brute, fil de cuivre, punaises, 17 x 16 x 22 cm, Collection Merz, photo Renato Ghiazza
Section 2
Marisa Merz réalise de très nombreuses têtes.
« Ce qu’elle désire réellement c’est différer toute forme finale. »1
Questions possibles
→ Cette sculpture représente-t-elle quelque chose ?
→ Quel élément vous frappe le plus ?
→ Que change le disque à notre perception du volume ?
L’aspect brillant du métal ajoute encore au côté précieux de la peinture dorée. Il confirme l’importance de la polychromie pour cette sculpture. Il donne également un caractère ludique au volume en ne privilégiant aucun point de vue particulier.
Piste plastique
Réaliser librement une peinture. Puis l’utiliser pour en faire un volume en mouillant éventuellement le support pour le rendre plus souple. Le matériau principal du travail en trois dimensions est donc le papier couvert par la peinture.
→ Une peinture peut-elle être en trois dimensions ?
Marisa Merz, Sans titre, a.d., argile rouge crue, peinture, disque de métal, 11 x 9 x 13 cm, Collection Merz, photo Renato Ghiazza, Courtesy Fondazione, Merz – Galleria Giorgio, Persano, Turin
Section 3
La création de trames avec un fil métallique est une activité récurrente de Marisa Merz depuis 1968.
Questions possibles
→ Quels sont les matériaux utilisés ?
→ Que vous évoque cette œuvre ?
Cela peut faire penser à des aiguilles à tricoter. Le tricot était une activité féminine courante. Toutefois le triangle peut aussi évoquer les reliefs géométriques du constructivisme, courant artistique des années 1920 qui se concentre sur des compositions géométriques rigoureuses. Le maillage de forme irrégulière vient adoucir cette structure précise. Il rajoute une épaisseur aux lignes tendues qui ouvre un espace à l’imaginaire.
« La sculpture-mailles de Marisa Merz a un gêne féminin, mais pas nécessairement un signe féminin. »1
→ L’appréciez-vous ? Prévoir une argumentation solide.
Piste plastique
Elaborer un relief avec des éléments géométriques et une autre composante qui introduit des irrégularités dans la structure.
Marisa Merz, Sans titre, a.d., fil de nylon, aiguilles à tricoter, 30 x 27 cm, Collection Merz, photo Renato Ghiazza
Section 4
Marisa Merz entretient un rapport compulsif au dessin qui est souvent de petites dimensions.
« Ce qu’il faut mesurer ce n’est pas la taille de la toile, ce qu’il faut mesurer c’est sa mémoire. »1
Questions possibles
→ Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans cette œuvre ?
→ Quel est l’élément principal selon vous ?
→ Que vous évoquent les deux lignes droites qui se croisent dans la partie centrale ? Le repérage de ces tracés devrait être facilité par l’observation de l’œuvre précédente.
Le plus remarquable est sans doute les surfaces dorées associées au motif de la croix. Ces surfaces dorées peuvent renvoyer aux œuvres du tout début de la Renaissance en Italie qui utilisent un fond doré comme certaines peintures médiévales. Ces surfaces donnent donc un caractère sacré à la représentation.
La croix quant à elle, peut bien sûr faire allusion au domaine religieux. Elle est aussi susceptible de rappeler la technique de dessin d’une tête pour s’assurer de proportions justes : on trace des lignes qui se croisent pour placer les différents éléments du visage. Néanmoins, le segment le plus long est une oblique qui redouble la ligne horizontale de la partie basse. Cela assoit la figure, avec toute la polysémie de ce mot, sur la surface du support.
→ A quel moment des éléments formels se cristallisent pour produire une représentation ?
Piste plastique
Créer une composition à partir de trois éléments courbes, deux lignes droites et une surface. Le travail pourrait être collectif donc assez grand. Il peut se faire en collage.
Marisa Merz, Sans titre, 2002-2003, technique mixte sur papier, 100 x 71 cm, Collection Merz, photo Renato Ghiazza Courtesy Fondazione, Merz – Gladstone, Gallery, New York – Thomas Dane Gallery, Londres
Conclusion de la visite
A faire éventuellement en dehors de l’exposition dans un espace calme du musée.
→ Quelle œuvre les élèves ont-ils préférée et pourquoi ?
→ Que peut-on en retenir pour le travail en arts plastiques ?
→ Quelle leçon pour notre vie peut-on tirer de l’œuvre et du parcours de Marisa Merz ?
Il est possible de se tracer un chemin de vie épanouissant en refusant de se plier aux habitudes médiatiques du monde.
