À la fin de 1911 ou au début de 1912, alors qu’il est au travail, le mineur de fond Augustin Lesage entend une voix lui dire : « N’aie crainte, nous sommes près de toi, un jour tu seras peintre. »
Il lit tout d’abord les livres spirites de Léon Denis, s’adonne à des séances de spiritisme au cours desquelles il reçoit d’autres messages et réalise ses premiers dessins automatiques, totalement abstraits, sous l’influence de l’esprit de Marie, sa sœur morte en bas âge. Les esprits dirigent l’apprentissage qui commence sur papier et se poursuit à la peinture à l’huile sur toile, choisissent les couleurs et les pinceaux, et l’encouragent à peindre une toile de neuf mètres carrés. Mais Augustin Lesage continue à exercer son travail de mineur et pratique également l’activité de guérisseur.
Poursuivi pour exercice illégal de la médecine, il est finalement acquitté en 1914. À partir de 1923, grâce au mécénat de Jean Meyer, directeur de la Revue spirite, il quitte la mine pour se consacrer entièrement à la peinture. En 1925, lors du congrès international spirite auquel participent Léon Denis et Arthur Conan Doyle, Augustin Lesage montre pour la première fois à Paris une peinture. En 1926, il expose L’Esprit de la pyramide au Salon d’Automne et, l’année suivante, il peint en public à l’Institut métapsychique international. Reconnu dans les milieux spirites mais aussi artistiques, il expose en France et à l’étranger, et voyage au Maroc, en Algérie, en Égypte en 1939.
Une puissante monumentalité et une symétrie le long d’un axe médian caractérisent ses œuvres ; des formes géométriques disposées le long de lignes horizontales composent parfois des masques hallucinatoires. À partir de 1928, il inclut dans des mandorles des visages, des objets avec une forte référence à l’Égypte antique et aux différentes religions.