Œuvre pictural de Marisa Merz représentant un visage cerné de rose.

1er degré

A propos de l'expo

Qu’est-ce que tisser ?

"Entremêler, Entrelacer des fils, réaliser une trame en faisant des liens.
Fabriquer un tissu par l’opération du tissage, construire quelque-chose en formant un réseau de fils, de fibres, de brins
Elaborer quelque-chose, l’agencer habilement en ordonnant divers éléments."

Larousse 

Marisa Merz, Sans titre, 1977, table, fil de cuivre, tiges métalliques, paraffine,Spathiphyllum monocotylédone, 100 × 150 × 130 cm
Marisa Merz, Sans titre, 2015, plomb, eau, rose de Jéricho, pompe électrique, 90 × 90 × 25 cm
A propos de l'expo

Dans ses œuvres, Marisa tisse…


En s’inspirant du quotidien, Marisa Merz crée un art de l’intime. En brodant, tissant, tricotant des trames en fils de nylon ou de cuivre, elle s’inspire d’un artisanat domestique pour développer un véritable langage artistique poétique et très personnel.

Dans l’exposition, beaucoup d’œuvres tissées présentées comme des trames tendues, légères et translucides, témoignent de cet intérêt qu’avait l’artiste pour le tissage. La broderie qu’elle réalise pour former le prénom de sa fille Béa, et percée d’aiguilles à broder est représentative de son art qui exprime une fragilité et une poésie du quotidien1.

Mais dans ses dessins au crayon, Marisa joue également de son trait comme d’un fil qu’elle tisse. Sur ces représentations figuratives, les cheveux deviennent des fils qui semblent noués, entrelacés. Les œuvres, monochromes, accentuent l’aspect graphique du trait et l’impression d’être face à un dessin brodé.

Marisa Merz met en scène ses œuvres chez elle ou dans des espaces naturels qui vont mettre en avant leur vulnérabilité. C’est le cas de ces petits chaussons tissés en fils de nylon, photographiés à l’occasion d’une performance qu’elle fait en 1970, sur la plage de Fregene en Italie, en marge d’une exposition d’Arte povera.

Elle dispose alors trois œuvres tricotées sur la plage, celle qui représente les trois lettres du prénom de sa fille (BEA), un tissage en forme d’anneau, et les chaussons. Puis elle laisse les vagues recouvrir, démanteler les œuvres…

Ainsi, l’œuvre, installée dans un environnement naturel, entre en interaction avec ce dernier et va évoluer, se modifier. Cet agencement va faire exister l’œuvre de manière unique dans la mémoire de chacun.

Si notre pensée ne se construit qu’en faisant des liens entre des perceptions, des souvenirs, des références, l’art pour Marisa Merz est une affaire de liens, de trames et de tissages que nous projetons mentalement. "Ce qu'il faut mesurer ce n'est pas la taille de la toile, ce qu'il faut mesurer c'est sa mémoire. L’art est une chose mentale" 2

1 « Son rapport à l’espace intime et aux moyens du quotidien, à la poésie, dans sa quête de la fragilité de l’art, qui s’incarne dans des œuvres insaisissables, en constante transformation » extrait du texte de présentation de l’exposition.
2 Extrait du texte du catalogue de Chiara Parisi
Marisa Merz, Scarpetta [Petite chaussure], 1968. Fil de nylon, 21 x 8 x 7 cm. Collection Merz. Photo Paolo Pellion. Courtesy Merz Foundation © Adagp, Paris, 2024
1er degré

Piste en classe : Travail de composition


L’activité du tissage est une piste riche et intéressante à suivre avec les élèves des écoles maternelle et primaire. La question de la matérialité et du dispositif de présentation pourront être questionnés avec les élèves.

→ Avec quels différents matériaux du quotidien peut-on tisser ?
→ Comment réaliser de simples tissages en croisant, nouant, entrelaçant des bandes de papiers en tout genre, des bouts de fils, des bouts de laines, des bandes de vieux tissus découpés ou arrachés dans de vieux vêtements… ?
→ Dans quel lieu, contexte, environnement présenter sa réalisation pour faire sens ?

Réaliser des tissages avec de vieux papier en tout genre (vieilles cartes, pages de vieux livres et journaux, papiers cadeaux, calques...) :

→ Fixer parallèlement différentes bandes de papier avec un scotch type Kraft. A partir de la trame créée, tisser avec d’autres bandes de papier puis fixer la composition avec un même scotch kraft (plus esthétique) ou des points de colle.
→ Ou, réaliser au cutter une matrice en entaillant de manière régulière une feuille cartonnée, puis passer des bandes de papier, des cordelettes, des fils, des bouts de tissus dans la trame….

Réaliser des tissages avec des éléments naturels

→ Morceaux de paille, brindilles, brins d’herbe ou tiges.
→ Réaliser les compositions dans la nature et photographier ou coller la composition

Réaliser des tissages à partir d’une base tramée

→ Entrelacer des fils de couleur
→ Utiliser une « touillette » à café en plastique comme aiguille à tricoter. Ecrire des lettres ou créer des motifs en tissage.

Créer de petits métiers à tisser

→  A partir d’un carton avec des encoches, fabriquer un métier à tisser de fortune et réaliser un tissage
→ Tendre des bandes de tissus en parallèle sur une boite en carton vide.
→ Les fixer en les agrafant, scotchant ou à l’aide d’encoches) puis venir passer des bandes de tissus en jouant sur la trame (dessus/dessous).
→ Finaliser avec des nœuds

Réaliser des compositions à partir d’ouvrages (dé)tricotés

→ Jouer à les détricoter en partie ou à tisser de nouveaux éléments dans la trame
→ Ajouter de la cordelette, des fleurs, des rubans, des morceaux de tissus….

Mettre en scène son tissage

→ Dans un environnement choisi puis le photographier
→ Le tendre avec des punaises sur un cadre ou sur un fond rigide (ou pas)
→ Ajouter des mots, un titre, une phrase

Marisa Merz, Sans titre, s.d., fil de Nylon, aiguilles à tricoter, 30 x 30 cm, Collection Merz, photo Renato Ghiazza
1er degré

Piste en classe : Travail de dessin


Jouer du procédé de Marisa Merz pour dessiner ses « têtes » ! 

Dessiner des portraits au crayon de bois ou au stylo bille, en exagérant la quantité de traits continus, entrecroisés et « emmêlés » pour représenter notamment les cheveux mais aussi le reste du visage.

Marisa Merz, Sans titre, s.d., technique mixte sur carton préparé, 24,8 × 19,8 cm, Collection privée, Belgique, Courtesy Bernier/Eliades Gallery, photo courtesy Renato Ghiazza / Fondazione Merz