Exposition

Déplacer, déplier, découvrir

La peinture en actes, 1960-1999
Toiles noires et blanches dans une salle d'exposition.
Toiles noires et blanches dans une salle d'exposition.
Exposition

Déplacer, déplier, découvrir

La peinture en actes, 1960-1999

Du 3 mars
au 27 mai 2012


Cette exposition s'attache à cinq figures singulières de la peinture française que rien ne réunit a priori et qui, bien au contraire, se sont émancipées des grands courants de l'abstraction moderne ou contemporaine pour tracer, à l'écart, leur propre voie/voix : Simon Hantaï vis-à-vis du Surréalisme et de l'écriture automatique, Jean Degottex vis-à-vis de l'abstraction gestuelle, Martin Barré vis-à-vis de la seconde École de Paris, Marc Devade vis-à-vis du groupe Support-Surface, Michel Parmentier vis-à-vis du groupe Buren, Mosset, Parmentier, Toroni.

Chacun, au sein d'une salle spécifique, y est représenté par un moment particulier de son parcours où tous les acquis ont été volontairement remis en question afin de tenter de redéfinir l'idée même du tableau sans renoncer à la peinture pour autant : les toiles pliées de Simon Hantaï à travers les Panses de 1964-65 ; Martin Barré à travers les « bombes aérosol » de 1963-67 ; Marc Devade à travers les séries de peintures dites « H » de 1975-77 ; Jean Degottex à travers les Papier-Report, les Lignes-ReportLignes- Report-Noir et les Report-Noir de 1977-78 ; Michel Parmentier et son retour à la peinture à travers les toiles noires de 1983-84 et les oeuvres sur papier puis sur calque de 1987-99.

Le fait que leur pratique soit toujours demeurée attachée à l'idée de tableau souligne également l'indépendance de leur démarche dans un contexte où il était bien plus question de reconstruire le fait pictural hors du faire pictural. Que signifie, dès lors, cette fidélité presque continue à la toile ou à la feuille de papier ? Quelle singularité développent ces notions d'abstraction(s) radicale(s) qu'ils expérimentent tour à tour ? Et quels espaces enfin, à travers des figures récurrentes de déplacement, semblent-ils déplier et ainsi (re)découvrir ?

Car si tous considèrent la peinture ou le dessin comme le seul lieu d'émergence possible du geste de l'artiste, tous abordent, quoique chacun à sa manière, le tableau comme un territoire d'aventures et d'expérimentations libre et ouvert, où les notions de limites et de support sont sans cesse réinterrogées au point que l'au-delà de la surface et du cadre y joue un rôle paradoxalement central et fondateur.

Déplacer, déplier, découvrir. La peinture en actes, 1960-1999 permet ainsi de prendre la mesure d'attitudes et de démarches encore trop sous-estimées au sein de la production artistique française de la seconde moitié du 20siècle, et d'analyser ces voies nouvelles dans lesquelles chacun s'est tour à tour engagé.

Et, sans pour autant remettre l'autobiographie au cœur de l'œuvre, elle posera néanmoins la question ontologique de la prise de parole ou du retrait dans le silence au sein d'une démarche artistique comme de l'existence d'un geste ultime ou de l'exigence d'un absolu à l'intérieur même du tableau.

Commissariat 

Marc Donnadieu, conservateur en charge de l'art contemporain
Marie-Amélie Senot, attachée de conservation au LaM

 

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