À l’aube de la Première Guerre mondiale, cubisme, futurisme et autres « ismes » riment avec « fumisme » et sont suspectés de saper la tradition picturale de la France. Le débat fait rage jusqu’à l’Assemblée nationale, où l’on accuse les cubistes de n’être que des « malfaiteurs qui se comportent dans le monde des arts comme les apaches dans la vie ordinaire. »
C’est à travers le viseur de la « petite presse » et des « journaux amusants » que le LaM et les Musées de la Ville de Belfort proposent de voir les peintres cubistes et, plus généralement, ceux qui relèvent de « l’avant-garde ». Un terme militaire qui est bientôt compris dans son sens littéral : un détachement de l’ennemi, une mission de reconnaissance dans un territoire qu’il s’apprête à envahir. Les premières contre-attaques sont de bonne guerre, répétant des plaisanteries sur la vie de bohème des artistes. Le ton et les supports changent après la déclaration de guerre. On ne rit plus : le Kubisme s’écrit désormais avec un K, et il est la cible à abattre.
Commissariat
Jeanne Bathilde Lacourt, conservatrice en charge de l'art moderne au LaM